Neige: nuit de cauchemar sur les routes en Ile-de-FranceNEIGE T-IL



A Paris hier. (© AFP BERTRAND GUAY)

Brice Hortefeux a demandé jeudi aux habitants d'Ile-de-France de renoncer à prendre leur véhicule, après une nuit cauchemardesque au cours de laquelle des milliers de personnes ont été bloquées dans les aéroports, sur les routes ou sur leurs lieux de travail en raison des chutes de neige qui ont provoqué une pagaille monstre.

Malgré l'annonce de l'épisode neigeux par Météo-France, l'Ile-de-France a vécu son pire scénario depuis la nuit du 4 au 5 janvier 2003 où des milliers de personnes avaient été bloquées, essentiellement sur les routes.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait pourtant réfuté mercredi le terme de "pagaille" alors que de nombreux automobilistes et routiers se plaignaient de l'absence ou l'insuffisance de salage. "A ce stade il n'y a pas de pagaille", avait-il dit.

Vigilance jaune liée au verglas

Jeudi matin, il a expliqué dans un communiqué que "les deux tiers du nord de la France sont désormais concernés par une vigilance jaune liée au gel et à la formation de plaques de glace au sol d'importance inhabituelle".

"La circulation sur le réseau routier d'Ile-de-France est fortement déconseillée, sauf impératif professionnel absolu", écrit-il. Il demande notamment de ne pas abandonner les véhicules sur la chaussée afin d'éviter blocages et bouchons.

L'interdiction de circulation des poids-lourds et leur "stockage" a été prolongée jusqu'à "au moins 9H00", a indiqué la préfecture de zone Ile-de-France, qui se réserve la possibilité d'interdire totalement la circulation sur certains axes comme c'est le cas sur l'A104, entre l'A5B et l'A4.

Selon la même source, les bouchons en IDF s'étaient réduits: 13 km à 5H00, contre 350 à 21H15.

"J'ai mis 5 heures pour faire 500 mètres"

Le dispositif d'hébergement mis en place par les services de l'État et les communes a permis d'accueillir, en Ile-de-France, environ 3.300 personnes dans 78 centres d'hébergement, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

"J'ai mis 5 heures pour faire 500 mètres" sur la RN118 dans l'Essonne, expliquait un automobiliste, qui a décidé, comme de nombreux autres, d'abandonner son véhicule. "Ils ont rien fait, c'est pas salé!": des chauffeurs routiers bloqués sur la N6 à hauteur de Montgeron (Essonne), ne cachaient pas leur colère.

Après une suspension temporaire du trafic aérien, des milliers de passagers ont été prisonniers des aérogares de Roissy-Charles de Gaulle, où les hôtels étaient saturés.

"Plus d'une centaine de vols Air France ont été annulés à Roissy et une quarantaine déroutés sur d'autres aéroports français", a indiqué une porte-parole de la compagnie. A Orly, les vols avaient une à deux heures de retard.

M. Hortefeux, qui devait se rendre jeudi au Maroc mais a annulmé son développement, a annoncé avoir mobilisé près de "5.000 gendarmes et policiers".

2500 poids-lourds bloqués

De très nombreux salariés ont été surpris sur leur lieu de travail: près d'un millier bloqués au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), sur le plateau de Saclay (Essonne), 2.800 salariés ont passé la nuit au Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines).

Au moins 2.500 poids-lourds ont été bloqués aux abords de Paris sur différentes aires d'autoroute.

Plusieurs accidents ont paralysé la circulation autour de la capitale qui a vu tomber 11 cm de neige en une journée, record battu seulement en 1987.

Certains conducteurs de train ont par ailleurs eu du mal à rejoindre leur travail.

Les préfectures des Yvelines, de l'Essonne, Seine-et-Marne, Aisne, Marne, Meuse et des Ardennes notamment ont interdit les transports scolaires jeudi.